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 Kenan MacAlister ~

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AuteurMessage
Kenan MacAlisterAdminKenan MacAlisterMessages : 135
Points : 154
Date d'inscription : 26/08/2012
Age : 30

~Informations~
Pouvoir: Gravité & force de répulsion
Cité Alpha/Béta? : : Béta
Métier: Patron du marché noir / Etudiant
Kenan MacAlister ~  Vide
MessageSujet: Kenan MacAlister ~    Kenan MacAlister ~  EmptyDim 25 Nov - 14:17


CARTE D’IDENTITÉ

Kenan MacAlister ~  Aoi_bu10

Kenan MacAlister ~  Shio_p10

Kenan MacAlister ~  _3_bmp10


Kenan MacAlister ~  Shio_p11


Kenan MacAlister ~  Shio_p12


    Nom : MacAlister, nom provenant d'un ancien clan Ecossais.
    Prénom : Kenan, prénom provenant du celte qui signifie "Beau"  (J'y peux rien~)
    Âge : Il a 18 longues années derrière lui~
    Date de naissance : Kenan est né le  sixième jour du mois de Février il y a aujourd'hui 18 ans. Il est né dans la zone Alpha, dans un petit quartier éloigné du centre ville, à la frontière d'une campagne Beta.
    Métier : Il en a prit des chemins différents. Dans un premier temps, il fut assassin. C'est d'ailleurs cette "profession" qui a déterminé les autres. Il ne tuait que les gens de la cité Alpha, trouvant leurs privilèges scandaleux, il ne les supportait pas. Puis une haine l'a envahi, la rébellion qu'il a mené l'a fait se retrouver au sommet de la hiérarchie noire, il est maintenant le patron du marché noir. Malgré tout, seules les personnes haut placé dans cette hiérarchie le connaissent personnellement, il peut alors aller en cours comme toutes les personnes de son age, même si dans ses cahiers, on ne trouve nul traces de leçons, il est très souvent absent.
    Orientation Sexuelle : Escargot! Ah? Non? Ça marche pas? Buh...
    Race : Bien que ses parents soient humain, le jeune Kenan est en fait un démon, il en a de la chance... *ou pas*
    Pouvoir : Gravité et force de répulsion.
    Description du pouvoir : Le pouvoir de Kenan est la gravité & la force de répulsion. C'est à dire qu'il peut à tout moment soulever des objets ou bien même des personnes (même lui) sans les toucher. Il peut bien entendu les amener vers lui ainsi que les immobiliser. Quand à la répulsion, il s'agit de renvoyer le ou les choses/personnes autour de lui à la distance et force choisie. Cependant, il est contraint d'attendre cinq secondes entre chaque utilisation de la technique de répulsion. De plus, ce démon a perdu ses ailes, on pourrait penser qu'il ne peut plus voler, mais son pouvoir lui permet bien des choses.

    Nom et provenance : Orihara Izaya, drrr




Ta tête est à nue
Kenan MacAlister ~  Qui10





C'est de mon mentor que je tiens mon caractère. Il a eu une grande influence sur mon esprit et ma façon de penser. Je n'avais qu'une dizaine d'année quand je l'ai connu, c'est pourquoi il fut dans mon coeur, comme une sorte de père, mais aussi d'éducateur.
J'avais, pour ainsi dire, recopié chaque trait de son caractère, des meilleurs aux plus mauvais. Aussi prévoyant que lui, quoi que plus méthodique, j'ai pris l'habitude de renfermer en moi même tous mes ressentis. Amour, amitié, joie, peine, souffrance, tout. La solitude m'était familière depuis maintes années, et je m'en servais pour escalader la pyramide, dégradant chaque personnes une à une pour arriver à mes fins, sans regrets. Avec l'habitude, j'ai acquis une certaine méthodologie qui me permet d'inventer très rapidement un plan pour me sortir d'une quelconque situation, et rester calme, serein. Je ne dis pas être à l’abri d'une folie quelle qu'elle soit, mais je parviens à rester droit et rationnel dans ma façon de penser. J'agis seul, c'est un de mes plus anciens principes : ne jamais mettre en danger une personne que j'aime, cela m'a déjà trop coûté.
Ensuite, comme je l'ai déjà évoqué, les sentiments ne sont pas ma tasse de thé. Mon coeur n'est pas en pierre, mais je me suis accoutumé au système de mon entourage: apprécier mais ne jamais aimer. Je pensais pouvoir appliquer cette règle à la perfection, mais mon coeur a, à de multiples reprises, eu tendance à me faire défaut.
Aussi, tenir une conversation m'est assez difficile. J'ai contracté l'habitude de ne jamais parler de ce qui me préoccupe car ce genre de sujet est en général très fâcheux. Alors, je ne peux m’empêcher, la plupart du temps ironiquement, de changer certaines tournures de phrases, tout dépend de la personne avec qui je dialogue.
Qu'aimeriez vous savoir d'autre? J'affectionne beaucoup la musique, l'art en général.
Mes goûts sont divers et variés, il n'y a que peu de choses que je n'aime pas. Je ne pense pas qu'il y ait grand intérêt à vous lister ces quelques petites choses, car, vous vous en doutez certainement, il ne s'agit là que de pratiques ou coutumes Alpha.  

Qui suis-je? Si seulement je le savais. Je n'ai jamais eu l'ombre d'une réponse satisfaisante. Le fils de mes parents peut être? Et encore, ce n'est pas sur. Il y a tout de même une chose que je peux vous assurer, à vous, le peuple Beta : Je mènerais ce monde vers des jours meilleurs!



Ton corps est à nu
Kenan MacAlister ~  _physi10


La première chose que l'on remarque chez Kenan, ce sont ses yeux. Rouges vifs, reflets de souffrance et de mort. Son regard est un atout très important pour ce jeune démon : il est absolument imperturbable. Sur ceux-ci, tombent régulièrement des mèches de sa chevelure cendre, plus noire encore que les ténèbres. Généralement, il porte des lunettes de vue qui ne lui sont d'aucune utilité, pour paraître aux yeux de la société Alpha, un étudiant comme les autres. Les traits de son visage sont fins, ses lèvres légèrement rosées et son teint relativement pale. Le tout donne une impression étrange, indiscernable.
Ce Démon mesure un mètre quatre-vingt sept et est doté d'une morphologie plutôt mince et élancée, en d'autres termes, il est loin d'être en sur-poids. Il doit ses quelques kilos aux muscles acquis lors d’entraînements de survie ou de misions pour ses différentes activités, mais il se moque bien de ceux-ci qui n'ont pas de réelle importance d'après lui.
Pour entrer dans les détails plus personnels, son dos est marqué de deux très grosses cicatrices parallèles, de part et d'autre de sa colonne vertébrale. Il s'agit des marques de l'emplacement de ses ailes qui lui ont été arrachées. Ces traces font partie de son histoire et ont tendance à le lui rappeler un peu trop souvent. Elles ne sont pas les seules à être gravées sur son corps, mais les autres sont largement plus insignifiantes.
Pour ce qui est de son style vestimentaire, on peut dire qu'il est très différent selon la situation dans laquelle il se trouve. S'il doit aller au Lycée, il sera vêtu d'habits comme les autres étudiants afin de se fondre dans la masse : Sweat, vestes, jeans, baskets, sans oublier son casque de musique qu'il ne lâche que très rarement, le tout reste néanmoins assez coloré bien que le noir ne le quitte jamais complètement. Et, la plupart du temps, en plus de son casque ou autres fantaisies, il a une sucette dans la bouche.
En opposition, lorsqu'il ne joue pas son rôle de lycéen mais celui de patron du marché noir, le costume est de rigueur. Bien habillé, costard - cravate et chaussures cirées à la perfection, il est plus que jamais déstabilisant.
Vous l'aurez compris, Kenan sait passer inaperçu mais garde tout de même un certain style lorsqu'il se trouve à ses différents lieux de travail. Il est marqué par son passé mais tente désespérément de le cacher.


L'origine de ton existence




Un courant d'air glacial s'échappa du soupirail. Les cordes qui étaient suspendues au plafond venaient lacérer mes poignets, les rattachant entre eux et à moitié incrustées dans ma peau. La circulation de sang dans mes doigts était coupée et ma respiration n'avait de cesse de s'emballer. Les bras tendu vers le haut, genoux à terre, je levai doucement mon regard vers deux hommes qui se tenaient face à moi. L'un d'entre eux était grand, plutôt maigrichon, très bien habillé et avait de long cheveux noirs brillant sous les rayons de l'allogène. L'autre, plus petit, n'avait rien à voir avec son coéquipier. Les cheveux en brosse, sale et d'une morphologie plutôt carré, il donnait plus l'impression d'un ivrogne que le destin avait choisi d'amener ici, sans vraiment de raison.  Le problème, c'est que s'ils se tenaient tous les deux face à moi, c'est qu'il avait du se passer quelque chose, un évènement dans lequel j'étais impliqué. Le second problème, car un ne suffit pas, c'est que j'avais beau chercher, je ne savais pas ce que je faisais ici. Et pire encore, je ne savais pas qui j'étais. Je n'avais aucun souvenir remontant à avant mon réveil dans cette pièce. Alors qu'une infinie de questions venaient se bousculer dans ma tête toutes en même temps en me donnant une terrible migraine, je bénéficiai d'un coup de poing en supplément, comme si cela ne suffisait pas déjà. C'était la sorte d'ivrogne qui venait de me frapper et qui me regardait sans même cligner des yeux pour ne pas perdre ne serait-ce qu'une miette de ce spectacle. Mon visage s'inclinât et à la commissure de mes lèvres, il était possible de discerner un léger sourire dont je ne connaissais pas la provenance. En relevant les yeux, j'aperçus ses lèvres s'agiter.

- Alors Kenan? On fait moins le malin maintenant! me dit-il d'un ton moqueur.

Je me souviens. Des flots d'images ne cessent d'arriver dans ma tête, cette lumière noire, tout ce sang, ces cadavres. C'est de ma faute, c'est moi qui aie commis tous ces meurtres, pourquoi? Quels en étaient les raisons? Suis-je vraiment capable d'une telle chose? Oui, Kenan c'est mon identité, j'en suis sur, je le sais. Pourquoi est ce que le simple fait d'avoir évoqué ce prénom m'est aussi insupportable? Je regarde à nouveau mon interlocuteur qui semble me parler encore, je vois ses lèvres s'agiter mais je n'entend rien de concret, juste un bourdonnement incessant.  Mon corps entier est soumis à des tremblements et mon regard se dissipe peu à peu, je ne contrôle plus rien, je perds conscience.
Mes pensés remontent le temps et je vois au loin cette vieille bâtisse, maison de mon enfance. Dans la cour extérieure, devant le portail et sous le vieux chêne se trouvent mes parents, se tenant fièrement la main, comme pour dire: regardez, nous sommes unis et rien ne pourra jamais nous séparer. Mais ils ne sont pas seuls. J'aperçois également la silhouette d'un homme, non, celle d'un démon. Ses grandes ailes noires sont déployées, sa présence est pesante, même angoissante. Je voudrais les rejoindre mais j'en suis incapable, mon corps refuse de bouger, je suis bloqué dans la pénombre. Alors je crie de toutes mes forces, je leur dis de partir mais ils ne m'entendent pas. C'est alors qu'un hurlement terrible me ramène à la réalité. Mes yeux peinent à s'ouvrir mais je parvient tout de même à être le témoin de cette scène atroce. Ils ont installé des miroirs de sorte que je puisse voir mon dos, admirer les coulures de mon sang jusqu'au sol ouù se trouve une aile noir, comme celle du démon de mon rêve qui venait d'être arrachée à son propriétaire, qui venait d'être arrachée à mon dos. J'ai compris, ce démon et moi sommes pareil, de la même espèce. Cela expliquerait la raison de mon enfermement. Le hurlement qui venait de me réveiller n'était autre que le mien car la douleur était telle que si l'on m'avait proposé à cet instant un quelconque moyen pour mettre fin à mes jours, je l'aurais accepté volontiers et sans attendre.
Je me tords de douleur, tirant sur les cordes qui s'enfoncent à chaque instant un peu plus profondément dans ma peau, je ne sens plus mes mains, seulement cette horrible douleur lancinante dans mon dos. Malgré tout, mes pensés se confirment et deviennent plus clair. Je me remémore qui je suis par vague de souvenirs.


- Qu'est ce qu'il a? Murmure le plus grand à l'oreille de l'ivrogne.
- Aucune idée...Il n'a pourtant pas été drogué.. Rétorque -t-il.
- Alors continuez! Insiste l'autre homme qui semble s'impatienter.

L'ivrogne saisit un scalpel et se positionne bien en face de moi, remonte mon visage face au sien avec son index pour me questionner par la suite:

- Je veux tout savoir. Qui es tu? D'où viens tu? Pourquoi es tu là? Qui est ton supérieur?

Je n'entends que le bruit des gouttelettes de mon sang sur le sol. Ma vison m'échappe et je me perds dans mes pensées. Ma bouche articule involontairement quelques mots : vous n'auriez pas du. Une barre métallique se heurte contre ma joue mais je fais face. Un sentiment m'envahit, contre toute attente, il ne s'agit ni de souffrance, ni de haine. J'ai pitié. Pitié pour eux. Les cordes se fendent et tombent à terre sans aucun bruit. Je vois les deux hommes se reculer vers la porte métallique. Mes jambes engourdies me poussent vers le haut, toutes tremblantes. Le sang coule au fur et à mesure que je me redresse mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. Maintenant que j'ai les idées claires, je sais exactement ce que je dois faire. Je ne vois pas très bien et mon corps est impossible à contrôler. Au premier pas que je fais, mon genou gauche tombe à terre,je me relève.
Les deux hommes tentent d'ouvrir la porte avec acharnement mais aucun des deux n'y parvient. Je suppose alors que je me trouve dans une salle pour les interrogatoires et tortures. Un lieu caché par les autorités Alpha. Ils ont, je présume, verrouillé la porte pour m’empêcher de sortir, sacrifiant leurs deux compagnons. Les pratiques de ces soit disant "êtres supérieurs" m'ont toujours répugné. Ma jambe droite tente une nouvelle fois de s'avancer quelques centimètres devant moi. Elle n'est plus aussi frêle qu'il y a quelques minutes. Bien que je n'aie plus aucune sensation dans mes mains, le reste de mon corps est à présent sous contrôle.

Je marche vers la porte, mes pieds traînent sur le sol et mes bras pendent le long de mon corps. Je lis une épouvantable frayeur sur les visages face à moi. Mes deux opposants s'écartent chacun d'un coté et la porte verrouillée s'ouvre dans un terrible fracas.

De l'autre coté de la porte se trouvent des hommes armés, prêt à faire feu. Je me recule, plaquant mon dos ensanglanté contre le mur. Les balles volent en éclats dans toute la pièce. Je suis en sécurité pour le moment, mais je dois récupérer des forces pour être apte à utiliser mes pouvoirs. Cette pluie de balle ne peut durer infiniment, il me faut une solution. Mes mains glissent au fond des poches de mon pantalon : rien. Il m'ont pris tout ce que je possédais. A l'autre bout de la pièce je vois sur la table mon médaillon ainsi que mes autres affaires. J'hésite un instant, puis je me précipite de l'autre coté de la pièce lorsque j'entend les hommes recharger. Sain et sauf. L'ivrogne me dévisage et empoigne un petit couteau qu'il pointe dans ma direction tout en se reculant. Une balle perdue se loge dans sa poitrine, il tombe à terre.  Je récupère alors mes effets: Un M9, deux couteaux, un chargeur, une bombe lacrymogène et un gaz soporifique. Le médaillon retourne autour de mon cou, j'enclenche la bombonne de gaz et la jette par l'ouverture de la porte. Les hommes toussent, couvrent leurs visages et s'endorment un à un. Trente seconde après je vérifie qu'ils soient tous à terre puis je m'engage dans une infinité de couloirs. Je me stop net à une intersection. Une balle a frôlé ma poitrine, brisé la chaîne de mon pendentif qui s'est ouvert en tombant sur le sol.

- Luan ...

Cette photo, aux bords abîmés et dénuée de couleurs, dans le médaillon datte d'il y a huit ans environ. Moi et mon frère vivions à la campagne, dans un petit village Alpha près de la frontière Beta. Nous menions une vie paisible, quelque peu solitaire. Aimés de nos parents, il n'en était pas autant des villageois. Ils nous regardaient comme des monstres, basés sur de simple rumeurs, ils nous montraient du doigt. Je ne supportais pas vraiment ce manque de respect mais j'y étais habitué. Déjà à dix ans, je ne me souciais que de ma famille. Mon frère était le seul ami que j'avais et nul autre enfant n'aurait pu le remplacer. Nous étions inséparables. Inséparables...

Tout est relatif. Peu à peu, Luan s'intégrait à la communauté, me délaissant sans s'en apercevoir. Je faisais mine de m'amuser lorsqu'il me regardait mais il n'en était rien.
Le temps passait et la solitude devenait ma seule amie. Je gardais un oeil attentif sur mon frère, guettant la moindre petite chose qui aurait pu lui faire du mal.
Il avait changé. Quelques temps avant que tout arrive, j'étais sur qu'il savait quelque chose. Il ne m'avait rien dit mais je le lisais sur son visage. Je ne pouvais pas passer à coté, malgré tous ces efforts pour dissimuler cette information. Puis c'est arrivé.

Des torches enflammées avaient encerclé la maison. Nos parents avaient tenté de les arrêter, en vain. Les hommes étaient entrés chez nous, détruisant tout sur leur passage. L'arrière cour était ravagée, les box des chevaux en feu. Nous étions caché dans la maison, comme nous l'avaient demandé nos parents au préalable. Bien sur, ça n'avait pas suffit et les hommes nous avaient trouvés. Ils s'étaient brusquement arrêtés pour nous regarder, étudier nos faits et gestes. Je ne pouvais pas les laisser le toucher. Luan était ce que j'avais de plus précieux. J'ai crié.
- Luan! Cours, cours !! Qu'est ce que tu attends !?
Il a hésité, puis je l'ai vu partir. Nous connaissions parfaitement la maison, ce qui était un avantage. Je savais donc qu'il aurait le temps de sortir et de trouver un abri ailleurs.
Ils m'avaient attrapé, je me débattais de toute mes forces, je hurlais. J'avais perdu tout espoir de victoire. C'est alors que mon regard s'est porté sur une petite photo, accrochée au mur. Elle datait de la veille. Moi et Luan, mes yeux se sont fermés. Lorsque je les ai ouvert, tous les villageois étaient à terre. J'étais recouvert d'un liquide rouge, de la tête aux pieds. Tétanisé, je suis resté, si mes souvenirs sont bons, plus de trois heures sans bouger. Par chance, des bandits de la cité Béta avaient profité de la situation pour cambrioler la maison.
Ils arrivaient devant moi, et l'un d'entre eux s'était mis à parler: sa voix haute, un peu ébréchée, semblait produite par des coups de glotte oxydée, et son récit pullulait de pauses pénibles, virgules et points virgules pendant lesquelles il avalait un peu de salive en grimaçant, avec un douloureux grincement de siphon et de longs allers-retours de pomme d'Adam. Son discours achevé, il tendit sa main vers moi, avant d'examiner en silence un de ses pieds. Je n'avais plus rien à perdre, on venait de m'arracher mon frère et mes parents. Ma paume rejoignit celle de l'homme, très abîmée. Je n'avais même pas écouté ce qu'il m'avait dit. C'est cette année, ce mois, ce jour, cette heure, cette seconde où ma main a rejoint la sienne, c'est à ce moment que ma destinée venait d'être tracée.

Plaqué contre le mur une fois de plus. Je reprends ma respiration. A une seconde près, j'aurais rejoint mes parents au ciel. La respiration saccadée, j'ai empoigné mon arme, inspire profondément et la braque sur l'homme du couloir de gauche. Une nouvelle balle me frôle, écorche mon bras et se retrouve encastrée dans le mur. Quant à l'autre, il est tombé. Ce n'est pas ma balle qui l'a atteint, celle-ci venait de derrière. Narae. Elle court et saute dans mes bras, la réception est difficile mais je la tiens.

- Tu m'as manqué! Qu'est ce que tu as fait pour te retrouver là...? Me demande-t-elle.
- Je t'expliquerais plus tard, sortons d'ici, lui répliquais-je.

Elle hoche la tête, prend ma main et m’entraîne dans les couloirs, tous se ressemblant et se confondant dans ma mémoire. Je ne sais plus où je me trouve mais je la suis. On affronte encore quelques hommes puis on se retrouve en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire sur le toit.
Je me poste à couvert dans un des angles du bâtiments, ma coéquipière en fait de même. Je ne sais pas ce que l'on attend, mais elle me fait signe de ne rien tenter, de rester à ma place. Je l'écoute, j'ai toujours eu confiance en elle et je sais qu'elle ne me trahirait pas. Pourquoi serait-elle là sinon? Je l'observe, le sourire aux lèvres sans m'en rendre réellement compte. Je lève tout de même mes yeux au dessus du petit muret qui me sert de protection et j'aperçois dans la brume une imposante silhouette, celle d'un prototype avancé de technologie, créé à partir de longues recherches ainsi que de récupérations des plus coûteuses. C'est l'équipe de recherche de la plaque, du marché noir qui est venue nous chercher. Narae avait tout prévu, comme d'habitude. L'engin assez proche, elle et moi nous élançons pour monter à bord. Je me stop net. Sur le bâtiment face à moi, presque imperceptible, à moitié caché par la machine, une petite lueur se reflète et scintille. Je crie son nom mais il est trop tard, je la vois s’effondrer devant moi. Mon premier réflexe fut de la rejoindre, mais je devais rester censé. J'ai pointé mon arme en direction de la petite lumière, j'ai pris mon temps pour viser puis j'ai tiré. La lumière a cessé, le viseur de l'ennemi a volé en éclats, ce qui fut de même pour son crâne. Seulement maintenant, je me suis précipité vers elle, m'agenouillant à coté, la prenant dans mes bras. Son sang se répandait en lignes droites, tout au long des rainures du sol. Sa voix tremblante, une main sur mon visage, elle prit pour la dernière fois la parole.

- Kenan... Je voulais te dire...
Les larmes envahissent mes yeux, je ne la vois presque plus.
- Chut.. Dis pas ça... Tu vas t'en sortir, ça va aller...
- Je ne suis pas stupide, je sais que je ne m'en sortirais pas.. Kenan, je...
Sa main tire ma nuque et nos lèvres se rencontrent pour la première et dernière fois.

Je me souviens, la première fois que je l'ai vue. C'était à la plaque. Le bandit m'avait conduit chez lui, ou plutôt dans une sorte d'organisation située dans un bâtiment anciennement abandonné puis rénové à l'aide de déchets, pierres, branches, feuillages et parfois, quelques plastiques servant de bâche pour empêcher l'eau de rentrer.
J'étais nouveau, on ne me faisait pas encore confiance, alors certains endroits m'étaient interdits. Je faisais ce que mon nouveau maître me demandait, et passais le plus clair de mon temps à ses cotés. Il devenait peu à peu la seule personne à qui je pouvais me rattacher, comme une sorte de père. Il m’apprenait tout ce dont j'avais besoin pour survivre. J'étais devenu un Bêta. Je parlais comme eux, je vivais comme eux.
Je commençais à faire quelques missions dès mes 13 ans, seulement des très peu dangereuses. Puis le niveau requis augmentait alors je m’entraînais dur pour être à la hauteur. Tellement que je m'étais retrouvé dans l'unité des gardes du corps de notre patron. Mon mentor y était lui aussi, Il en était le chef. C'est dans cette même unité, à l'époque composée de sept membres que j'ai rencontré Narae. On avait fait, par la suite, beaucoup de missions ensemble et c'est elle qui m'avait appris à anticiper les frappes de l'ennemis. Au cours du temps, nous étions devenus très proche, mais vraiment très proches.
Puis vint ce jour, où le patron décéda, un poison versé dans son eau à moitié croupie. Au début, les sous dirigeants de la cité Beta avaient décidé d’ébruiter l'affaire et de réélire un patron le plus rapidement possible, mais la rumeur courait de maisons en maisons, semant un vent de panique. Mon boulot d'assassin dans l'unité devenait plus qu'instable, notre groupe n'avait plus de quoi être. A chaque pas dans la rue, au moindre bruit, les gens se retournaient, prêts à massacrer qui que ce soit pour se défendre. Les autorités Alpha profitaient de la situation pour rafler toute personne suspecte. Le système Beta était en crise, nous ne parvenions plus à organiser les troupes qui devaient stopper l'entrée des autorités ennemies.
C'est à ce moment que j'ai vraiment décidé d'agir.

Son souffle s'est coupé après que l'étreinte autour de mon cou se soit relâchée. Je la tiens dans mes bras, serrée contre ma poitrine, les larmes coulent de mes yeux dans une multitudes de petits torrents sur mes joues.Je me relève, la portant dans mes bras. Jamais je ne pourrais la laisser ici. Elle a toujours détesté cette cité. La machine est à quelques mètres du rebord du bâtiment. Je prend un peu d'élan et cours. Mon pied s’appuie sur le muret et je suis propulsé dans les airs. En arrivant dans l'engin, Narae et moi sommes réceptionnés par les hommes s'y trouvant. Ils allongent son corps sans vie et exercent les premiers soins sur mon dos. Nous rentrons à la Veine.
L'enterrement de Narae fut des plus rapides, un jour sombre, noir à m'en faire perdre la tête. Un jour ou je n'ai prononcé aucun mots, ou je n'ai ni pleuré, ni rit. Mon mentor est resté une heure avec moi, devant sa tombe après que tout le monde soit parti. Ne voyant aucune réaction de ma part, il est lui aussi reparti.
Je suis chez moi. Assis sur le lit, j'attends de la voir entrer chez moi à l'improviste, comme elle le faisait tout le temps. Je sais qu'elle ne reviendra pas, je sais également qu'elle a enfin trouvé la paix. Mais les souvenirs hantent mes pensées. Je repense sans cesse à ce baiser. J'aimerais qu'elle soit encore en vie, même si pour cela, elle ne devais jamais trouver le repos et la paix. Suis-je égoïste? Peut-être bien.
Les heures défilent, les jours passent, quant à moi, je ne bouge pas, jamais. Je ne me nourris plus, à quoi bon. J'ai reçus 72 appels... De qui? Je n'en sais rien. Je pense, je ne fais plus que ça. Puis, je me rappelle. Le rêve de Narae était la paix. Elle voulait une entente entre les deux cités, malgré son dégoût pour les Alphas.
Je me lève, pour la première fois depuis une éternité. J'attrape avec le peu de force qu'il me reste mon téléphone et compose un numéro, celui de mon mentor.
Je n'ai pas vu l'heure, le téléphone sonne, il est 2h27. J'ouvre un placard, en sort une boite de céréales que je verse au fond d'un récipient et mange tel quel. Je tente de faire couler l'eau du robinet mais elle a encore été coupée. Alors j'ouvre la gourde qui est restée sur ma table. L'eau dedans a au moins une semaine, son goût est écoeurant mais je meurs de soif. Je la finis, me prépare et sors. Il n'a pas répondu à mon appel.
Je marche jusqu'au bâtiment principal où se trouve l'essentiel du marché noir. Quatre bâches sont disposées sur des corps. Pourquoi? Qui sont-ils? Je m'approche de l'un d'eux et retire doucement la bâche qui me révèle l'un des membres de mon unité. Je bondis en arrière et manque de me fracasser le crâne sur le sol. S'il est mort.. Alors les autres cadavres... Je soulève deux autres bâches et découvre avec horreur qu'il s'agit des membres de mon unité. Mon regard se porte sur le corps restant. Je suis terrifié. Mon mentor.. Serait donc tombé? Je secoue la tête, c'est impossible. Le morceau de tissu recouvrant le corps se replie sur la poitrine de l'individus. Un soupir m'échappe, ce n'est pas lui. Mais alors, où est-il?
Une femme s'approche de moi et tend son bras pour poser sa main sur mon épaule. D'un geste automatique et involontaire, je renvoie sa main d'où elle vient.

- Où est-il? prononçais-je sèchement.
- Tout va bien... Il est allé se faire examiner.
- Que c'est-il passé?

La femme baissa les yeux et retourna ou elle était, à ranger des papiers dans une boite.
Je me rends alors à la salle des conseils pour y retrouver la direction, peut-être pourront-ils m'expliquer la situation.Les membres sont réunis autour d'une table, une de ces longues planches de bois, posée sur des tréteaux où les discussions ne cessent qu'à l'aurore.
Tout le monde me regarde d'un air surpris. Ils ne pensaient surement pas me voir débarquer, peut-être même me croyaient-ils mort. Je m'avance doucement en gardant un pas décidé. Un des hommes bredouille quelques syllabes.

- Je veux savoir, tout dans les moindres détails.

Ils savent très bien de quoi je parle, mais aucun n'ose me répondre. Mon regard d'assassin scrute la moindre personne, détails par détails. Je remarque un homme, au bout de la table. Très bien habillé, costard cravate, chaussures bien cirées. Il ne vient pas de la Veine, c'est un Alpha. Que fait-il ici?!
C'est alors qu'une voix résonne dans la pièce. Rauque, cassée, elle me parle.

- Kenan... Nous ne pensions plus te revoir.
- C'est qui lui...? Ma tête et mon regard désigne l'Alpha.
- Écoute, nous ne pouvons plus résister, nous avons décidé de déclarer forfait et de rendre les armes...
- Quoi?! Qui a pris cette décision?! Si nous nous rendons, la situation ne fera que s’aggraver, les peuples bêta seront toujours opprimés, vos femmes, vos enfants... Votre famille... Je ne peux approuver votre choix. Nous devons nous battre pour un monde meilleur!

Ils me regardent tous. Le grincement d'une chaise retient mon attention. Un homme s'est levé et prend la parole.

- Il a raison. Nous ne pouvons pas accepter...

D'autres encore se lèvent et rejoignent mon avis. On a enfermé l'Alpha dans un cachot puis un vote a été effectué. A l'unanimité, sans même la moindre opposition, j'ai été nommé  malgré mon jeune age, patron du marché noir, le représentant de la zone Beta. J'ai hâte d'en informer mon mentor, je sais qu'il sera fier de moi. Après deux heures trois quart de discussions, de remise en place du système, je peux enfin sortir de cet prison dans laquelle je me suis enfermé. Plus j'y repense, plus je me demande pourquoi j'ai accepté. Je sais, c'est pour elle. J'exaucerais son voeu, je rendrais la liberté au peuple Beta pour elle.

Cela fait maintenant une semaine que je suis au service du peuple Beta. Je ne dirais pas que la tâche est difficile, mais épuisante. J'ai beau enchaîner les nuits blanches, de nouveaux problèmes surgissent sans cesse, tensions, conflits, les débarquements des autorités Alpha et autres sources d’ennui possible. A la longue, on finit par s'y habituer.. C'est éprouvant, mais j'ai de bonnes raisons de garder les bras levés. Rien ne pourra plus m'arrêter, je veux et je parviendrais à libérer mon peuple de l’oppression qui pèse constamment sur lui. Le dictateur "Lumaria" tombera, je renverserais son gouvernement et nous pourrons enfin vivre tous ensemble, sans barrière sociale et raciale.  

Deux semaines. Mes forces m'ont quittées, je suis complètement épuisé. Drogué à certaines substances qui me maintiennent éveillé, je travaille encore et encore, délimitation des futurs districts, constitution, loi, droit, en bref,  tout ce dont on rêve de ne jamais avoir à faire, c'est mon boulot. Je n'ai plus le temps de regretter, plus le temps de m'occuper de moi, plus le temps de rien. Les jours passent comme une boucle sans fin, le soleil se lève pour se coucher, tout suit un ordre logique, je n'en peux plus. Une semaine plus tard, je suis arrêté, on me laisse trois jours de repos. Trois misérables jours de repos pour des efforts incessants durant plus de trois semaines. C'en est presque de l'esclavage, mais bientôt, je nommerais mes suppléant, définis chacun comme sous dirigeant de ma cité, chargé d'un district.
Il n'y aura ni candidats, ni date, ni élections. Il est vrai qu'une démocratie laisse le peuple choisir, mais je n'aurais confiance en aucun des candidats. Peut-être des espions du président et des renseignements Alpha. Il y a trop de risques.
Je sais que je les trouverais. Je n'ai nul besoin d'hommes d'affaires, anciennement Alpha ou non, je ne pose aucune contraintes. Enfin.. Peut-être une. Je dois avoir une confiance sans faille en ces personnes. C'est pourquoi, j'ai déjà une petite idée pour l'un d'entre eux.

13h34, je suis dans mon lit. C'est ma dernière journée de repos. Mes mains envoient l’ersatz de couverture sur mes pieds qui à ce moment même, échappent à son emprise pour aller se poser sur le sol. C'est sans doute la troisième ou quatrième fois que je me lève pour aller chercher un verre d'eau depuis ce matin sans résultat. Celle-ci m'est encore coupée. Ma gorge est sèche, mon estomac crie famine. Arrivé dans la pièce me servant de cuisine, j’attrape une boite de conserve: vide.  Mes placards sont vides, nulle trace de nourriture, juste de la poussière. Peu importe, je saute le repas. J'ai une destination bien précise en tête aujourd'hui.
Habillé de noir, muni d'un parapluie, je marche à travers ruelles et sentiers. La pluie n'a de cesse de tomber, les arbres grincent autour de moi et quelques fois, des éclairs apparaissent dans le ciel.
Je suis arrivé, devant l'endroit où je l'ai vue pour la dernière fois, être engloutie par de la terre, des petits cailloux et quelques roses. Je m'installe à coté de la pierre tombale, mon parapluie s'envole dans un grondement terrible. Je reste là, assis sous la pluie à contempler le ciel. Une heure, puis deux, trois, quatre.
Une main tiède se pose sur mon épaule, mes yeux s'ouvrent, je m'étais assoupi. Je le regarde, il me regarde d'un air compatissant et me sourit. Pourquoi est-il là ? Je ne sais même plus combien de temps cela fait que nos regards ne se sont pas croisés. Il ne pleut que très légèrement, ma main rejoint la sienne et il m'aide à me relever.

- Thanen..  Qu'est ce que tu fais ici...? Je demande à mon mentor.
- Je suis passé chez toi, tu n'y étais pas.. Alors j'étais sur que tu viendrais ici. Il dépose un petit bouquet sur la tombe et me regarde à nouveau.
- Tu es au courant j'imagine..?
- Au courant? Oui. Je voulais t'en remercier. Les choses vont bien mieux depuis que tu dirige la Veine. Vraiment.
Quant à moi, je ne suis plus en mesure de travailler depuis que notre équipe a été..

- Je me doute, oui. Tu aurais du me prévenir! J'ai cru que tu étais...
- Mort? Excuse moi Kenan. Je ne savais plus où j'en étais.
- Comme si je savais où j'en suis.
- Kenan, nous croyons tous en toi. Ne nous déçois pas.

A ces mots, il dépose délicatement sa veste sèche sur mes épaules trempées, souriant comme aurait pu me sourire mon père. Je le remercie d'un hochement de la tête, nous marchons côtes à côtes, sans mots. Souvent, par le passé nous allions nous promener comme ça, sans rien dire. J'ai toujours pensé que l'on ne pouvait apprécier le silence que s'il venait d'une personne chère. C'est sûrement stupide.
Il me raccompagne chez moi, je l'invite à entrer quelques instants malgré son premier refus par peur de déranger. J'insiste en oubliant qu'il n'y a aucune boisson ni nourriture chez moi. Alors, je lui demande d'attendre quelques instants et sors de mon taudis pour aller acheter une bouteille d'alcool et deux trois petits trucs à manger. Par chance, je déniche une bonne bouteille peu chère et quelques biscuits qui ne me coûtent presque rien. Je remonte la rue et me stop nette au carrefour tout près de chez moi. J’aperçois des hommes armés encerclant ma petite maison, des Alphas. Je reconnais leurs uniformes, leur armes de pointe. Pourquoi sont-ils ici? Personne n'a pu leur dire qui j'étais, où je vivais. Alors s'ils sont là, ce n'est pas pour moi. Mon mentor. Je me précipite à toute vitesse chez moi, des coups de feu résonnent dans ma tête, Les policiers Alpha tirent sur ma table qui sert jusque là de bouclier à Thanen. L'un d'eux me repère et tire dans ma direction. Une balle s'écrase sur ma poitrine. Je ne l'ai pas arrêté, pourquoi ? Je regarde l'endroit de l'impact, rien. Mon regard se porte vers mon agresseur qui d'un geste de la main, vole à l'autre bout de la pièce pour s'écraser contre le mur. Il en va de même pour les six autres qui viennent tapisser les mûrs d'un joli rouge sombre.
Je m'approche de mon mentor, pousse la table et le regarde d'un air glacial.

- Tu as de la chance que ma table soit solide.
- Oui, c'est sur.

Un grand blanc s'en suit, nos regards se croisent encore et un soupir m'échappe. Je lui tends ma main et l'aide à se relever, il n'a aucune blessure. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu de chance au niveau de mes proches.
Je tiens toujours le sac avec la bouteille dans ma main, cela me fait rire. A croire que j'y suis trop attaché pour m'en séparer. On remet la table correctement, les deux chaises qui vont avec. On est assis face à face, je nous sers des verres tandis qu'il ouvre les sachets de biscuits. J'entend un bruit provenant du fond de la salle sans y prêter attention. Une grave erreur.  Thanen s'est levé et ma poussé sur le sol en criant mon nom puis en attrapant la bouteille et la jetant de toute ses forces. Mon épaule s'est déboîtée avec le choc, je me suis redressé pour voir ce qui se passait en ne pouvant m’empêcher de râler.

- Mais t'es con putain! C'est pas drôle!

Je l'ai regardé, ma tête s'est tourné vers la bouteille qui venait d'être envoyée. Elle avait explosé contre la figure de l'un des Alphas qui était resté caché tout à l'heure pour attendre le bon moment et nous tuer ensuite.

- Ah.. On a eu de la chance... Je le regarde à nouveau. Qu'est ce qu'il y a?
Une tache rouge se forme sur sa chemise grisonnante. Mon souffle se coupe.
- Fais attention... Tu.. Tu es plus prudent d'habitude. Il s’effondre par terre.
- Thanen!!


Le 8 février, une journée glaciale, qui me ronge jusqu'aux os. Mes pas sont lents, incertains. La brise du petit matin se dépose sur mes cheveux cendre, glaçant  en même temps. Je dévisage les cinq autres personne qui sont avec nous en m'asseyant près de mon mentor.

- Thanen? Je suis désolé.

Aucun bruit, juste le silence. Un silence que je n’apprécie pas d'ailleurs. Un silence, une absence qui me pince le coeur, le brise, l’émiette pour la troisième fois. Ma main ramasse une petite poignée de terre que j'envoie sur la boite de bois dans le sol.
J'aimerais tant être à sa place et qu'il soit à la mienne. Il n'avait pas à mourir, peu importe la raison, il n'en avait pas le droit, pas maintenant. Je renifle, pense à des histoires drôles pour me changer les idées, rien n'y fait, son visage souriant réapparaît en permanence, un tampon encré dans mes yeux, indélébile.  Malgré tous mes efforts pour les retenir, les larmes s'écoulent de mes yeux, longeant mes joues, glaçant sur celles-ci.
Deux, les deux personnes qui m'avaient sauvé ne sont plus. Je ne pourrais plus jamais les remercier, jamais leur dire qu'elles étaient tout pour moi.  Je regrette tant de choses.
Mes mains attrapent les deux bouquets que j'avais déposé à mes pieds. Je me relève et regarde le trou se reboucher petit à petit.  Trente minutes plus tard, je dépose l'un des bouquets sur sa tombe, face à la pierre où restera gravé à jamais:


Thanen Atandyëil, né le ??/?? en ????, mort le 06/02/*année*
Thanks for all


Le deuxième bouquet, je le dépose sur la tombe d'à coté, celle de Narae. Je la regarde quelques instants avant de tousser, tousser encore sans réussir à m’arrêter. Je remarque quelques résidus de sang sur ma paume avant que mes paupières ne se ferment et que mon corps ne tombe sur le sol, inconscient.

Le 10 février, 10h42, j'ouvre les yeux et fixe le plafond. Je suis chez moi, pourquoi? Je ne me souviens pas être rentré. Je me redresse et vois un homme, son visage ne m'est pas inconnu. Il était à l'enterrement. On s'est regardés en silence un moment, puis nous avons eu une petite conversation. Ainsi, il m'apprend que je me suis évanoui il y a deux jours, et il a trouvé mon adresse en demandant par sms à une personne avec mon téléphone. Je l'en remercie et nous continuons de parler. Plusieurs jours passent, je me suis remis au travail. Il est resté avec moi, bien que j'en ignore la raison.
En fait, je ne lui ai pas demandé.

Les jours passent, la vie me parait de plus en plus insignifiante et inutile. L'homme qui m'accompagne tout le temps s'appelle Jefferson, Jeff pour aller plus vite. Il s'occupe encore de moi, et sans lui, il y a longtemps que je serais mort. S'il ne m'y forçait pas, je n'avalerais rien et rejoindrais les miens.
Petit à petit, au fil du temps, lui et moi nous sommes liés d'amitié. J'ai ensuite recommencé à me nourrir moi même bien que la toux ne m'aie jamais quitté, ce qui l'inquiète de plus en plus. Demain, il n’emmène chez le meilleur médecin de la Veine, quant à moi, je continu de travailler sans relâche.
Les délimitations sont enfin créées, il y aura dorénavant trois districts. Sans hésitation, j'ai demandé à Jeff si m'aider à diriger la cité l’intéressait, il m'a répondu positivement. Maintenant, il ne me reste plus qu'une ou deux personnes dignes de confiance à trouver.

Le vent tourne sans cesse, la chance est enfin de mon coté. Je ne suis plus seul. En fait, je ne l'ai jamais été. J'ai le peuple Beta avec moi. J'ai Jeff, et lui et moi recherchons des traces de mon frère. Malgré le temps qui est passé, je n'ai pas perdu espoir. J'ai retrouvé foie en mes convictions.
Cher peuple Beta, je te fais solennellement la promesse de ne plus jamais abandonner. Je respecterais mes engagements, assumerais mes actes et ferais tout pour  mener ce monde vers des jours meilleurs.

Il fait beau, le soleil brille ce qui est plutôt étonnant de nos jours. Je suis dehors, je marche, ma destination n'est pas définie durant les deux prochaines heures. Puis, après une promenade de santé, je me rends enfin chez le médecin le plus réputé de la Veine, comme me l'avait de mandé Jeff'. J'ai patienté quelques instants, ne bénéficiant aucunement de mon "rang social", je n'en ai nullement envie. Après dix minutes de retard, celui-ci m'accueil chaleureusement dans son bureau, dépourvu de matériel avancé et revêtit d'une blouse blanche dont l'hygiène laisse à désirer.
Après mon installation sur un fauteuil ou l'un des pieds était remplacé par un vulgaire morceau de bois, je lui explique mon problème de santé. Un peu étonné, le médecin m'osculte sept bonnes minutes avant de se reculer et de me regarder gravement. Je n'aime pas son expression, alors mon regard reste figé sur ses lèvres pales qui se mettent en mouvements.

- Je n'ai pas assez de matériel pour vous examiner correctement, et d'après mes connaissances et vos symptômes, votre maladie n'est pas.. Comment dire.. Sans danger...

J'hausse un sourcil, ose le regarder dans les yeux pour essayer de comprendre. Son air ne me rassure pas, loin de la.

- Et bien.. Je pense que le seul moyen pour vous, est de vous faire examiné par le Centre.. Sans quoi, vous risquez de..

Je me lève ce qui l'interrompt. Je remarque au coin de ses lèvres qu'il n'a pas apprécié le geste, je n'ai pas apprécié ce qu'il disait, nous sommes quitte.

- Je voudrais seulement que vous écriviez sur un papier les maladies que je pourrais avoir et leurs conséquences. Ce sera tout.

Il hoche la tête, se munit d'un stylo et commence à écrire. Je peine à regarder, la surprise n'est pas des plus plaisante. Lorsqu'il me tend enfin la feuille, je la prend, la regarde, la plie en trois et la range au fond de la poche de mon Jean avant de le remercier et de poser un peu d'argent sur son bureau. Je sors, l'air neutre. Je rentre chez moi, m'allonge sur mon lit et regarde le plafond. Je repense à beaucoup de choses, le genre de choses que l'on aurait rêvé, que l'on aurait préféré, que l'on regrette. Mes doigts glissent dans ma poche et en sorte la  petite feuille. Je l'observe, réfléchie, mais ne la déplie surtout pas.
Un bruit me fait sursauter, je l'ai lâché dans mon lit et me suis levé. Mon téléphone sonne, on a besoin de moi au quartier général du marché noir.


Mon nom ne serra bientôt plus qu'un souvenir.

Est-ce la fin?


Toi !

Pseudo : J'en ai pas vraiment...
Age : 16 ans et demi~
Sexe : Heu.. Comment ça? Elle est louche cette question!
Comment avez-vous connu le forum ? LOL!
Remarque(s) ? : Faut pas respirer de la compote, ça fait tousser!
Code du règlement : Comme si j'avais besoin qu'on me le valide~

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Kenan MacAlister ~

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