La matinée avait été longue. Levé à six heure pour aller au lycée après trois heures seulement de sommeil, j'ai été renvoyé de mon premier cours car je m'étais endormis. Prétextant à la vie scolaire que j'étais malade, ils m'on laissé rentrer chez moi. Alors j'ai pu dormir de nouveau avant d'être réveillé en sursaut une demi heure après. Quelqu'un tambourinait à la porte. Je me suis levé, pas plus pressé que ça, j'ai pris un verre d'eau et suis allé voir. A peine la porte entre ouvert, la personne débarquait dans la maison, renversant la moitié de mon verre sur moi. Bien évidement, j'avais le droit à ses excuses, puis, une heure de discussions interminables à propos du marché noir. Ne pouvait-il pas se débrouiller seul? L'homme repartit, me laissant seul dans la maison. Je rejoignais ma chambre et quittais mes vêtements de lycéen pour ceux de patron. Je repensais alors à ce jour, ou j'avais accepté de le devenir. Encore une action irréfléchie.. Peut-être savais-je gérer tout ces problèmes, mais je n’appréciais pas forcément d'être toujours occupé, et parfois, il m'arrivait de songer à démissionner, mais une fois encore, cela faisait partit de mes interdictions. Alors, comme me l'avait demandé l'homme venu précédemment, j'avais préparé quelques affaires, quitté ma maison pour me rendre sur la place du marché noir.
Une fois arrivé, je devais aller voir un marchand, lui proposer une offre à laquelle il ne pouvait refuser. J'étais alors en possession d'une pièce de métal Alpha, dont seul les savants pouvait en avoir l'utilité. Mais, pourquoi n'allait-il pas la chercher eux même? On avait voulu que je vienne, ce n'était qu'un prétexte pour me faire bouger de chez moi -et m’empêcher de dormir- .
Ne sachant plus trop quoi faire, je marchais tranquillement dans les sombres allées du marché, observant les gens qui achetaient illégalement leurs produits. Après plus de deux heures, j'avais été entraîné dans un conflit entre marchands, essayant de régler le problème sans dévoiler ma véritable identité. Les voix avaient baissés, les marchands avaient reprit leurs activités et je m'étais posé sur un banc, près du bâtiment principale du marché noir, ou ce trouvait mon bureau. Je n'avais pas envie d'y aller, on devait m'y attendre mais je n'avais pas l'esprit à réfléchir, à prendre des décisions. Ma principale préoccupation était mon manque de sommeil. Quinze minutes après, j'étais endormi, les bras croisés et la tête tombante sur mon torse. C'est un chien errant qui, en reniflant mon pantalon m'avait réveillé une heure après. Je m'étirais, me disant que jamais je ne pourrais dormir. Même si je le reconnaissait, ce n'était pas non plus le lieux pour, ni le moment, ni voulu.
Je me rendais alors dans le bâtiment derrière moi, un peu contraint. La pièce à la main, j'étais allé la déposer au labo avant de me rendre dans mon bureau, intercepté dans le hall par l'un des hommes qui m'étais des plus utiles dans ce marché, je m'arrêtais et l'écoutais, répondant à ses questions, dessinant un petit schéma sur une feuille qu'il me tendait.
Apparemment, la journée c'était plutôt bien passé pour la Veine, il n'y avait pas eu de catastrophe dont j'étais habitué. Alors je me dirigeait vers la sortie, mit les pieds en dehors du bâtiment pour lever les yeux au ciel et soupirer. Je pourrais enfin dormir.

J'étais sorti du bâtiment, je marchais. Un pied devant l'autre, le droit, le gauche et encore le droit, etc.. Un geste normal me direz-vous. Mais je me posais des tas de questions, des questions inutiles dont je n'aurais sans doute jamais les réponses. A quoi cela pouvait-il bien me servir? Sans doute pour me rassurer, Chaque jour qui passe, chaque instants, je m'égard un peu plus. Je ne sais plus ce que je dois faire, je ne distingue plus le bien du mal. Sans doute est-ce la fatigue. Droite, gauche, droite, gauche. J'avance inconsciemment dans la foule, mes pas me guident vers mon appartement. Ma main glisse dans ma poche et se heurte à un petit objet rectangulaire : mon téléphone. Je ne l'ai toujours pas rallumé. Un de mes doigts reste appuyé sur une touche et l'écran s'illumine, mes doigts pianotent mon code pin et les paramètres chargent. J’attends, toujours en marchant. Une alarme de sécurité que j'avais moi même installé chez moi s'est enclenchée, relié à mon appareil à distance. Quelqu'un c'est introduit chez moi. Il est sans doute trop tard pour rentrer et neutralisé cette ou ces personnes. Je pianotais un message à un ami proche pour qu'il aille jeter un coup d'œil sur les lieux tandis que je faisais un tour sur le marché. Peut-être avais-je été cambriolé, après quoi, le peu de valeur qui se trouvaient dans ma maison pourrait être revendus ici.
Je tournais en rond, rien d'inhabituelle par ici. Après tout, aucun des documents importants des affaires que je traite ne sont chez moi, il n'y a pas trop de risque de ce coté là. A la limite, peut-être que mon casque pourrait intéresser des... Mon casque! C'est ça. Je l'ai laissé en évidence près de la fenêtre... Ouverte. Mes yeux regardent le ciel et je m’insulte de tout les noms imaginable pour essayer de décrire cette stupidité dont j’ai fais preuve. Rien ne correspond vraiment à ce que je cherche, je laisse tomber. Jeff’ n’est pas chez moi, pour une fois qu’il s’y passe quelque chose.
J’observe chaque allées attentivement, chaque personnes, je croise leur regard et les foudroie, je veux retrouver mon casque à tout prit, j’y tiens énormément. C’est peut-être stupide de tant s’attacher à un quelconque objet, mais c’est comme ca, je n’y peux rien.
Après une trentaine de minutes à rechercher un bien qui n’était pas obligatoirement sur le marché, j’ai la chance d’en voir un bout, rapidement caché par des passants.
Je me fraye un chemin dans toute cette population et suit le voleur. C’est bien le mien, je reconnais les couleurs, la petite tache sur le côté.
J'hésite. Y aller, engager une conversation mais alors, le risque que cette personne prenne la fuite est grand. Ou alors, je lui arrache des mains au risque de le casser, ce qui m’embêterais encore plus que de le voir s'éloigner. Je décide alors de tenter une approche diplomatique, malgré les risques. C'est d'après moi, la meilleur solution. Je me trouve à quelques centimètres du cambrioleur, je ne le regarde pas et fait mine de m’intéresser aux articles sur l'étalage à coté de moi. En réalité, je n'ai jamais été doué pour parler. Je ne sais pas quoi lui dire, je ne veux pas m’énerver. Je me tourne lentement vers lui avant de lui faire signe de retirer mon casque de ces oreille pour pouvoir lui parler, mes yeux toujours fixés dans les siens.
Je ne dois pas m’énerver, rester calme, serein. Même si je suis très attaché à mon casque, il n'en reste pas moins un objet, je peux m'en procurer un autre. Je le regarde toujours, aucun sourire, un air neutre comme d'habitude. J'attend sa réaction.

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